Bakhita

Bakhita est une histoire bouleversante qui ne peut pas vous laisser indifférent. C’est celle d’une petite fille née au Soudan vers 1865 et arrachée à l’environnement aimant des siens à l’âge de 7 ans par des marchands d’esclaves. Les 150 premières pages racontent le parcours épouvantable de cet enfant, enchaînée, torturée, violée, scarifiée, vendue à cinq reprises. Elle est rachetée à l’adolescence par le Consul d’Italie à Khartoum qui souhaite tout d’abord la ramener dans sa famille. Mais elle a presque tout oublié, son nom d’origine, son pays, elle n’a plus de langue propre et ne parle que des dialectes. Finalement, à sa demande insistante, elle sera ramenée par le Consul en Italie puis donnée comme domestique à des amis qui l’initient au catholicisme. Elle découvre ainsi le Christ qu’elle considère tout d’abord comme un esclave crucifié. Elle est placée chez les religieuses canossiennes pour s’occuper de la fille du consul, et par la suite entre elle-même au couvent où on lui demandera d’écrire son histoire.

Ce qui nous a surtout frappés dans cet ouvrage, c’est cette force intérieure extraordinaire qui l’habitait et ce besoin permanent qu’elle avait de s’occuper des autres et surtout des enfants. Étant esclave, elle se souciait déjà des plus petits. Durant sa vie de religieuse, elle n’a jamais fait état de toutes les souffrances physiques qu’elle portait.

Étant essentiellement bonne, elle acceptait tout ce qu’on lui demandait. Elle n’a jamais eu la moindre rancœur vis-à-vis de ses bourreaux malgré tous les sévices qu’elle avait connus. Elle fut canonisée en l’an 2000.

Nicole et Alain Dequenne, Collaborateurs bénévoles de l’ErwuesseBildung

Véronique Olmi
Bakhita
Albin Michel 2017, 464 p., ISBN 9782226393227