lb fr pt en
Priedegten 2021  
26 avril 2021

Une rencontre qui bouleverse la vie

Homélie de Milly Hellers (26 avril 2021)

Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc (1,26-38)

Le sixième mois, l’ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée, appelée Nazareth, à une jeune fille vierge, accordée en mariage à un homme de la maison de David, appelé Joseph ; et le nom de la jeune fille était Marie.

L’ange entra chez elle et dit : « Je te salue, Comblée-de-grâce, le Seigneur est avec toi. » À cette parole, elle fut toute bouleversée, et elle se demandait ce que pouvait signifier cette salutation.

L’ange lui dit alors : « Sois sans crainte, Marie, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu. Voici que tu vas concevoir et enfanter un fils ; tu lui donneras le nom de Jésus. Il sera grand, il sera appelé Fils du Très-Haut ; le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père ; il régnera pour toujours sur la maison de Jacob, et son règne n’aura pas de fin. »

Marie dit à l’ange : « Comment cela va-t-il se faire puisque je ne connais pas d’homme ? » L’ange lui répondit : « L’Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre ; c’est pourquoi celui qui va naître sera saint, il sera appelé Fils de Dieu. Or voici que, dans sa vieillesse, Élisabeth, ta parente, a conçu, elle aussi, un fils et en est à son sixième mois, alors qu’on l’appelait la femme stérile. Car rien n’est impossible à Dieu. »

Marie dit alors : « Voici la servante du Seigneur ; que tout m’advienne selon ta parole. » Alors l’ange la quitta.


Chers frères et sœurs,

« Soudain tout a changé – une rencontre qui change la vie ! »

C’est le thème que je propose pour cette Octave, en accord avec les responsables diocésains. Nous tous avons déjà vécu des rencontres et des situations, qui ont changé la vie, en bien – et oui parfois également en douloureux.

Une telle rencontre, si elle touche le cœur – ne change peut-être pas grand-chose à l’extérieur – mais à l’intérieur elle change tout. Et – elle nous change également, elle change nos pensées, nos relations, nos priorités…

Notre foi, qui a la bible comme base, est fondée sur des rencontres et des relations. Nous croyons en un Dieu, qui se languit de nous, et dont le fils, Jésus est passé en tant qu’Homme par les hauts et les bas de la vie – comme nous.

Dans les prochains 14 jours, j’aimerais dans chaque homélie considérer une rencontre du Nouveau Testament sous cet aspect : Soudain tout a changé – une rencontre qui change la vie. J’essayerai de mettre les expériences des premier(e)s disciples de Jésus en lien avec notre vie, pour renforcer notre relation avec Jésus.

Dans l’espoir que cela réussira, je confie cette intention à la Consolatrice et également tous les hommes et toutes les femmes qui sont en quête de sens.

Le thème d’aujourd’hui est « Une rencontre qui bouleverse la vie ». Le texte de la bible est celui de l’annonciation de l’ange Gabriel à Marie. Nous savons qu’un tel récit biblique n’est pas un récit historique, mais un témoignage, et ainsi une promesse à l’humanité.

Au moment de cette rencontre, Marie, la jeune femme, n’est ni au temple, ni dans un office liturgique. Elle est chez elle, et c’est là dans son ordinaire que Dieu lui rend visite, – la surprend. Et elle se laisse déranger !! Israël, sa patrie, était occupée par les Romains. Comme beaucoup de gens, elle attend certainement avec impatience la fin de cette exploitation étrangère et elle espère que vienne enfin ce sauveur, annoncé depuis des années, pour mettre fin à tout cela.

Je me permets de faire ici une parenthèse. Depuis plus de 350 ans nous fêtons l’Octave à Luxembourg. Nous le savons, mais il est bon de toujours se le rappeler. L’Octave a également son origine dans une occupation étrangère : la guerre, la famine et une pandémie : la peste. En ce temps-là, ces catastrophes ont détruit des milliers de vies humaines au Luxembourg. Comme Marie il y a 2000 ans, nos ancêtres ont certainement attendus impatiemment la fin de ce désastre et le retour à la normalité.

Le père jésuite Jacques Brocquart, ensemble avec les étudiants de l’Athénée de cette époque, a porté une statue de la Consolatrice de la chapelle du Glacis jusqu’à l’église Saint-Nicolas de l’époque. C’était une prière – comme un cri vers le ciel – mais également un acte historique avec lequel il voulait donner de l’espoir à nos ancêtres. Une rencontre avec la Consolatrice, qui n’a peut-être pas fait de miracles visibles, mais qui donne force et espérance jusqu’à nos jours. Sinon cette tradition ne se serait pas maintenue jusqu’au 21e siècle.

Nous aussi, nous avons peut-être déjà fait des expériences où nous avons touché à nos limites – coups du destin, maladie, – ou comme en ce moment pendant cette pandémie, où l’existence de beaucoup de gens ici et à travers le monde, est menacée.

Un chant allemand dit : « Tout commence avec le désir, au début il y a toujours un rêve. » Langueur, admettre ce vide douloureux, lâcher prise, confier, oser des chemins nouveaux. Marie (et Joseph) ont fait une expérience similaire. Essayons de nous mettre dans la peau de leurs désirs. Ils étaient fiancés, leur pays était occupé par une puissance étrangère. Quelles étaient leurs souhaits et attentes ?

L’évangile décrit comment l’ange rend visite à Marie – inattendu, sans rendez-vous. Il lui dit : « Marie, Dieu t’aime – n’aie pas peur. C’est Lui qui t’a choisie – tu seras enceinte. »

Marie s’effraye ! Accoucher d’un enfant ? Merveilleux – mais inattendu ? Non planifié ? Et qui est le père, puisqu’ils ne sont pas mariés ? Cette rencontre va complètement chambouler sa vie. Mais Marie est courageuse et elle demande : Comment cela va -t-il se faire ? Marie ne comprend pas tout, mais elle a confiance – et – elle dit OUI. Elle se laisse déranger. Elle permet à Dieu d’entrer dans sa vie.

Ne pas être mariée et tomber enceinte. Impensable pour une femme dans la société patriarchale de son époque. Quand Joseph l’a appris, il était certainement profondément bouleversé. D’un instant à l’autre leur projet de vie commune était détruit. Il comptait rompre discrètement cette relation, ce qu’on peut comprendre – non ? Qu’aurions-nous fait ?

Mais Dieu ne les abandonne pas. Dans un rêve l’ange dit à Joseph : « Reste avec Marie. Elle a besoin de toi – et l’enfant aussi. » Et à son tour Joseph se laisse déranger dans ses projets. C’était le début d’un chemin nouveau pour ce jeune couple, et grâce à eux, pour toute l’humanité. Aujourd’hui nous connaissons la suite de l’histoire. 2000 ans après, ces paroles sont toujours proclamées dans le monde entier. Que se serait-il passé, si Marie et Joseph avaient maintenu leurs plans, – s’ils avaient dit NON ? Alors Dieu aurait dû trouver autre chose !

Peut-être que nous aussi avons déjà fait cette expérience de grands désirs don la réponse a changé pas mal de choses. À l’instar de Marie et de Joseph, nous avons nous aussi vécu des situations et des rencontres, qui ont dérangé chamboulée notre vie. Et pourtant nous avons bien senti que c’était la bonne voie. Après coup, les choses sont parfois plus claires !

Dans un moment de silence, confions à la Consolatrice ces personnes, rencontres et circonstances, qui ont changé nos vies, peut-être de manière inattendue, mais également nos désirs, ainsi que les soucis et les peurs les concernant.

Silence – musique méditative

Sainte Marie, mère de Dieu, priez pour nous, pauvres pêcheurs, maintenant et à l’heure de notre mort. Amen.

Traduction : Jacques & José Mergen-Blasen

 
Ä e r z b i s t u m    L ë t z e b u e r g   .   A r c h e v ê c h é   d e   L u x e m b o u r g    .   
YouTube
SoundCloud
Twitter
Instagram
Facebook
Flickr
Service Kommunikatioun a Press . Service Communication et Presse
Äerzbistum Lëtzebuerg . Archevêché de Luxembourg

© Verschidde Rechter reservéiert . Certains droits réservés
Dateschutz . Protection des données
Ëmweltschutz . Protection de l'environnement
5 avenue Marie-Thérèse
Bâtiment H, 1er Étage
L-2132 Luxembourg
+352 44 74 34 01
com@cathol.lu