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Année C  
30 septembre 2016

Choisir de croire

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 17,5-10 (27e dimanche)

Le lavement des pieds : Jésus disparaît, il n’est que service. (Sieger Köder, prêtre allemand)

Dans l’évangile de ce dimanche, les apôtres demandent à Jésus : « Augmente en nous la foi ! » Cette belle prière, nous pouvons la prier aussi parce que la foi connaît des degrés et se révèle capable de croissance. La foi est un don, certes, elle est aussi un choix, un accueil, une réception. Dans l’évangile Jésus semble répondre à ses apôtres : la foi vous l’avez déjà, ce qui vous manque, c’est d’oser la mettre en pratique. Le service est révélateur de la foi.

En ce temps-là les apôtres dirent au Seigneur : « Augmente en nous la foi ! » Le Seigneur répondit. « Si vous aviez de la foi, gros comme une graine de moutarde, vous auriez dit à l’arbre que voici : « Déracine-toi et va te planter dans la mer », il vous aurait obéi. » (Luc 17,5-6)

Quand les apôtres demandent à Jésus d’augmenter leur foi, sa réponse surprend. Jésus les provoque : « Est-ce que vous n’auriez pas un peu de foi… » ? Il semble partager leur sentiment : leur foi est très petite, comme « une graine de moutarde », et ils ont donc raison de désirer qu’elle « augmente ». En outre, leur demande est une belle manifestation de foi dans le pouvoir de Jésus : ils croient en effet que Jésus est capable « d’augmenter leur foi ». (Luc 17,5b) Par ses paroles Jésus veut nous faire comprendre qu’il ne s’agit pas de chercher à évaluer notre foi, mais de compter sur la puissance de Dieu ; c’est lui qui agit, ce n’est pas notre foi, petite ou grande. En plus, dans sa réponse, Jésus accentue volontairement le paradoxe : la graine de moutarde était considérée comme la plus petite de toutes les graines, et le grand arbre dont il parle (en grec, sycomore) était réputé indéracinable. Pour éclairer l’image insolite de l’arbre nous pouvons penser à un autre exemple d’impossibilité : « Il est plus facile à un chameau de passer par le trou d’une aiguille qu’à un riche d’entrer dans le règne de Dieu ». (Luc 18,25) « Les deux choses sont impossibles pour les hommes, mais pas pour Dieu » (Luc 18,27). Seul Dieu est capable de faire entrer un riche dans son règne, comme de faire passer un chameau par le trou d’une aiguille ou de déraciner un sycomore et de le transplanter dans la mer. Nous pouvons donc comprendre que Jésus, auquel les apôtres ont demandé d’augmenter leur foi, les renvoie en réalité, de manière discrète à Dieu même, le seul qui puisse exaucer leur désir.

Lequel d’entre vous, quand son serviteur aura labouré ou gardé les bêtes, lui dira à son retour des champs : « Viens vite prendre place à table » ? Ne lui dira-t-il pas plutôt : « Prépare-moi à dîner, mets-toi en tenue pour me servir, le temps que je mange et boive. Ensuite tu mangeras et boiras à ton tour » ? Va-t-il être reconnaissant envers ce serviteur d’avoir exécuté ses ordres ? (Luc 17,7-9)

Jésus ne compare pas le maître exigeant de la parabole à Dieu mais à un homme quelconque. À aucun moment il n’établit une similitude entre la conduite de Dieu, et la conduite du maître. La parabole porte non sur son comportement mais sur l’attitude des serviteurs. Dans la société chacun doit accomplir son travail, faire ce pour quoi il est engagé. Tout homme a des serviteurs en même temps qu’il est serviteur. Il n’y a pas de raison de s’enorgueillir d’avoir rempli ses obligations envers ses semblables. De même les disciples de Jésus qui sont au service du Royaume n’ont aucune raison de s’enorgueillir, ils ne font que leur devoir.

De même vous aussi, quand vous aurez exécuté tout ce qui vous a été ordonné, dites : « Nous sommes de simples serviteurs : nous n’avons fait que notre devoir ». (Luc 17,10)

Ce verset vise le rapport des apôtres avec Dieu. Comme eux, nous aussi sommes les serviteurs d’une tâche qui nous dépasse. Les paroles de Jésus ne sont pas dures, mais au contraire encourageantes. Nous ne sommes que des serviteurs, la responsabilité ne repose pas sur nous. Nous ne sommes pas « inutiles » pour autant : si le serviteur était vraiment inutile, aucun maître ne le garderait ! Si Dieu nous prend comme serviteurs, c’est qu’il veut avoir besoin de nous ; si Jésus a choisi les apôtres, si sa parole « les ouvriers de la moisson sont peu nombreux » continue à résonner depuis 2000 ans, c’est qu’il veut avoir besoin de notre collaboration. Dieu nous associe à son œuvre. « Quand vous aurez exécuté tout ce que Dieu vous a ordonné, dites : Nous sommes de simples serviteurs, nous n’avons fait que notre devoir ». Jésus nous invite à rester humbles et sereins dans l’exercice de notre mission. C’est lui le maître de la moisson, pas nous. Et si notre foi n’est pas encore très grande, l’essentiel est de la mettre à son service. Le disciple n’est pas au-dessus du Maître. Le Christ lui-même a dit qu’il n’est pas venu pour être servi, mais pour servir (Mt 20,28). Il est le Serviteur qui, après avoir servi les hommes toute la « journée » de sa vie, revêt encore la tenue de service (Jean 13), il dresse une table pour les hommes, pour les serviteurs, une table où il est à la fois celui qui sert et celui qui se donne en nourriture. Ainsi est Dieu. Ainsi est l’homme.

Charlotte LANGEHEGERMANN
 
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