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Hierdebréiwer & Messagen . Lettres pastorales & messages  
1er mars 2020

La conversion au Christ – approche écologique et pastorale

Lettre pastorale pour le Carême 2020

Le Carême a commencé mercredi passé, le « Mercredi des Cendres », et s’achève la nuit de Pâques. Le but du Carême est de nous préparer aux festivités du Triduum Pascal et de nous unir plus profondément à Jésus-Christ, le crucifié, le ressuscité.

Il est possible que nous nous soyons éloignés de lui suite au stress et à l’anxiété qui marquent de plus en plus nos vies quotidiennes.

Le Carême est le moment privilégié de l’année pour mieux cerner ce qui fait notre identité chrétienne. Il s’agit de nous tourner plus résolument vers Jésus, d’écouter sa parole et de la mettre en pratique dans notre vie. Pour y arriver, il faut toujours des moments de conversion. Profitons ensemble des six semaines qui viennent pour nous ouvrir à la Parole de Vie de Jésus et pour donner un profil plus précis à notre vocation chrétienne.

Début octobre, après le Consistoire où le Pape François m’a nommé Cardinal, j’avais le privilège de participer au Synode sur l’Amazonie.

Il s’est terminé par un appel à une conversion intégrale. Le document final porte le sous-titre De nouveaux chemins pour l’Église et une écologie intégrale et parle de quatre sortes de conversions : pastorale, culturelle, écologique et synodale. Par le présent message, j’aimerais tout particulièrement vous en recommander deux.

La conversion écologique

Dieu nous a confié la terre non pas pour l’exploiter ou la détruire, mais pour la cultiver et la protéger avec responsabilité (Gen 2,15). Déjà en 2015, le Pape François a fait remarquer dans son encyclique Laudato si’ que tout est lié à tout et que, partant, l’écologie et la justice sociale sont fortement interdépendantes. C’est pourquoi il faut être conscients que notre style de vie en Europe de l’Ouest risque d’épuiser la nature et cela aux dépens de beaucoup de personnes pauvres et désavantagées.

Nous nuisons à l’environnement et contribuons à exploiter des pays ou des régions comme l’Amazonie par l’énorme émission de CO2 que l’industrie et les systèmes de mobilité ne cessent de produire, ainsi que par la consommation exagérée de viande bon marché et par la technologie.

Les pays en question sont souvent riches en bois et en ressources minérales. Ils souffrent de l’avidité des multinationales et deviennent de plus en plus pauvres. Même si nous ne pouvons changer cette situation d’un jour à l’autre, nous sommes bien défiés en tant qu’Église à nous positionner clairement du côté des pauvres et des exploités. Notre conversion écologique personnelle et en Église doit être une impulsion pour un changement sociétal nécessaire, surtout chez nous au Luxembourg.

C’est pourquoi je vous propose d’avancer à partir d’aujourd’hui sur les pistes suivantes :

Baser notre consommation sur des produits issus du commerce équitable, ne rien gaspiller, arriver de temps en temps à renoncer à quelque chose en pensant à ceux qui ne peuvent s’offrir ce luxe.

Dans l’organisation de notre style de vie il faut penser au climat et nous déplacer le plus écologiquement possible : aller à pied, faire du vélo, profiter des transports en commun sont à recommander dans la mesure du possible. Et puis, il y a ce geste chrétien : faire profiter une bonne œuvre de ce que nous économisons par ailleurs.

Autre chose que je veux vous recommander : ne pas manger de viande le vendredi. En ne mangeant pas de viande le vendredi durant toute l’année, nous signalons notre opposition à la production excessive et à bas coût de viande, dont les hommes et les animaux des pays pauvres font souvent les frais.

Enfin, j’aimerais vraiment vous rappeler la prière à table. Ensemble en famille ou seul, à la maison ou ailleurs, une petite prière avant le repas, p. ex. « Bénis-nous Seigneur, bénis ce repas et ceux qui l’ont préparé. », nous rappelle la chance que nous avons de manger à notre faim, chaque jour.

C’est pourquoi soyons reconnaissants et pensons à ceux qui ont beaucoup moins que nous et que le Seigneur Jésus-Christ aime autant que nous.

Ces trois pistes sont directement liées aux pratiques chrétiennes du partage, du jeûne et de la prière que l’Église nous rappelle à chaque début de Carême. Qu’elles caractérisent notre « Faire Église ensemble » en cette année jubilaire du diocèse.

La conversion pastorale

Dans son essence, l’Église est une Église missionnaire, toujours envoyée auprès des hommes. C’est pourquoi nous, en tant qu’Église, nous sommes défiés d’oser emprunter toujours de nouvelles voies dans une société en pleine mutation.

Depuis mai 2017, les Nouvelles Paroisses sont en place, ce qui exige une vraie réflexion pastorale. Je souhaite qu’après trois ans nous trouvions peu à peu notre « domicile » dans ces Nouvelles Paroisses.

Bien sûr, tout n’est pas encore parfait, mais d’immenses efforts ont déjà été faits par des personnes fidèles à l’Église. Elles sont prêtes à envisager à moyen terme un avenir dans ces nouvelles structures afin que nous nous sentions chez nous dans notre Église.

Je remercie de tout cœur ceux qui s’engagent dans les nouveaux conseils pastoraux, le « Kierchefong » avec ses 33 Conseils de Gestion Paroissiaux et ses 106 nouvelles Fabriques d’Église et à beaucoup d’autres niveaux des paroisses. Nous ne pouvons pas nous attarder dans le passé, mais nous devons être prêts à emprunter de nouveaux chemins.

Dans l’immensité du territoire amazonien, on parle de la « Pastorale de la Visite ». Chez nous, surtout à la campagne, certains villages n’ont que rarement une célébration eucharistique ou autre. Le nombre des baptêmes, de la 1re communion et des mariages diminue de plus en plus.

Dans cette situation les équipes pastorales, en union avec les fidèles, sont invitées à réfléchir quelles églises et chapelles la communauté peut encore garder à l’avenir. Bien que l’Église s’engage de toutes ses forces dans le service de Dieu et des hommes, nous ne pouvons plus couvrir l’ensemble des besoins comme autrefois. Certes, il y a des paroisses qui s’étendent sur un territoire assez vaste et il en résulte des difficultés culturelles internes. Je vous engage d’autant plus à « Faire Église ensemble » dans le respect et la solidarité en tirant sur la même corde.

Ce qui ne cesse de me tenir à cœur c’est la cause des personnes âgées et malades, tout comme la pastorale des jeunes et la catéchèse des enfants. Dans ces domaines, le recrutement de nouveaux collaborateurs est une urgence : qu’ils s’engagent comme bénévoles ou titulaires. Accompagner les personnes âgées et malades, les enfants et les jeunes sur leur chemin est et restera une mission fondamentale de l’Église.

En introduisant le « Dimanche de la Parole de Dieu » (3e dimanche de l’année liturgique) le pape François nous rappelle dans quelle mesure l’Écriture Sainte est fondamentale dans nos liturgies et dans nos vies pour nourrir une relation vivante avec Jésus-Christ et entre nous. Ce sont surtout les nouvelles démarches pastorales qui nous conduisent aux sources de la foi comme le suggère la devise épiscopale de notre évêque auxiliaire Léon. Ainsi serons-nous une Église missionnaire qui se convertit profondément à Jésus-Christ et qui porte le souci de la « Maison Commune » de tous les hommes.

Chers frères et sœurs,

Pendant ce Carême, approfondissons donc notre relation avec Celui que nous célébrons le Jeudi Saint, le Vendredi Saint, et à Pâques, Lui qui a donné sa vie pour tous les hommes.

Que l’intercession de Marie, Mère du Sauveur, et notre Mère, Patronne de la Ville et du Pays nous accompagne en cette année jubilaire 2020, et bien au-delà.

Luxembourg, le 22 février 2020, en la fête de la Chaire de Saint Pierre.

+ Jean-Claude Cardinal Hollerich
Archevêque de Luxembourg

Cette lettre pastorale est à lire au cours des assemblées dominicales du 1er dimanche de Carême 2020.

 
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