Ordinations diocésaines

« Me voici », « Hei sinn ech » les réponses de Diego De Lima, Léon Weber et Jakob Zeilinger à l’appel du chanoine Patrick Muller et du père David Rodriguez sonnent clairement dans la nef de la cathédrale de Luxembourg, ce samedi 27 avril. Les vies de ces trois hommes prennent un tournant décisif. Ils s’y sont préparés, ils donnent aujourd’hui leur vie au Christ et à l’Église. Mais nous, laïcs, avons-nous toujours bien conscience de ce qu’est une ordination ? De la radicalité de ce choix ?

Ce matin, à la cathédrale, la partie droite de la nef était occupée par les familles des candidats aux sacerdoce, la partie gauche par les prêtres. Dans le cas d’une messe de mariage, le signe est moins éloquent, les deux familles étant généralement mélangées dans l’église, mais le résultat est le même : le jeune homme et la jeune fille quittent leur famille et en gagnent une autre. Le nouveau prêtre quitte sa famille naturelle pour épouser celle du Christ, l’Église. Frère Jean-Luc, aumônier des écoles Sainte-Sophie, croisé sur le parvis à l’issue de la cérémonie, le proclame avec joie : « la famille s’agrandit ! ». Des membres de l’équipe pastorale du nouvel abbé Léon Weber ne disent pas autre chose : « nous sommes venues entourer notre frère ».

Mais, malgré la présence de cette nouvelle famille, les croix ne manqueront pas sur leur route, comme l’a rappelé le cardinal Jean-Claude Hollerich dans son homélie. D’autant que la tâche à accomplir est immense et les ouvriers de moins en moins nombreux…

« Je trouve que c’est une excellente chose de célébrer ces ordinations en la solennité de la fête de Notre-Dame Consolatrice des Affligés, a souligné notre archevêque, car nous manquons de vocations et il faut le dire à quelqu’un qui peut changer les choses. Et si, à Luxembourg, quelqu’un peut changer les choses, c’est bien Marie Consolatrice. Prions donc aujourd’hui ardemment pour des vocations dans notre église à Luxembourg. »

Le thème de l’Octave 2024 résonne particulièrement en ce jour d’ordination : « …um zu dienen », « …pour servir ». Le diaconat forme pour le sacerdoce et le diacre comme le prêtre sont au service. Servir, c’est l’expression de l’amour. « Je suis sûr que toutes les mamans ici le savent, remarque Mgr Hollerich, parce qu’éduquer les enfants veut dire être constamment au service. Un diacre, un prêtre, doit être prêt à tous les appels. La maman répond à ces appels, toujours avec amour. Les diacres et les prêtres doivent vivre cela. On ne peut vivre l’amour gratuit qui nous vient de Dieu que si nous en faisons nous-mêmes l’expérience. Dieu nous aime à l’infini. Jésus, par son amour, a donné sa vie. Nous devons aimer les autres et être au service. »

Et en toutes choses, nous savons que nous pouvons recourir à la Consolatrice des Affligés. L’Évangile de la solennité nous montre Marie au pied de la Croix :
Près de la croix de Jésus se tenaient sa mère
et la sœur de sa mère, Marie, femme de Cléophas,
et Marie Madeleine.
Jésus, voyant sa mère,
et près d’elle le disciple qu’il aimait,
dit à sa mère :
« Femme, voici ton fils. »
Puis il dit au disciple :
« Voici ta mère. »
Et à partir de cette heure-là, le disciple la prit chez lui.

« Parfois, remarque notre archevêque, nous avons tendance à centrer cette scène sur la douleur de Marie, qui est bien réelle. Mais il y a là beaucoup plus que la douleur. Tout en ayant son cœur déchiré, transpercé, Marie perçoit la consolation de Dieu qui vient de son Fils sur la croix. Nous savons que quand nous sommes le plus triste, nous pouvons en même temps sentir la consolation de Dieu qui a touché le cœur de Marie. Elle savait qu’elle était aimée par son Fils, qu’elle était aimée par Dieu le Père dans l’Esprit-Saint. Elle prie son fils pour que nous obtenions cette consolation. »

La grande cloche de la cathédrale a sonné gravement pendant tout le temps de l’imposition des mains et de la prière sacerdotale et jusqu’au baiser de paix avant qu’éclatent les applaudissements et le cantique d’action de grâces Großer Gott. Aujourd’hui est un jour de consolation, de bonheur et de joie pour tout le peuple de Dieu.