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Gleewen – Glawenszeien & Beruffungen . Croire – Témoins de la foi & Vocations  
9 février 2023

« Je suis comme Jésus : On ne peut pas me mettre dans un cadre »

Nico Weiler, le prêtre peintre de vocation tardive

« J’aime bien les couleurs, pour mes habits comme pour la maison, et ma maison elle est en mille couleurs », dit Nico Weiler

Il était encore jeune quand il a senti l’appel à partir en mission en Afrique. Une tante missionnaire avait éveillé son désir, mais les problèmes de santé de sa mère, très malade pendant dix ans, ont changé les plans du jeune Luxembourgeois, né à la maternité Grande-Duchesse Charlotte, en 1953.

Le désir de partir en Afrique ne s’est jamais concrétisé, mais l’entrée au séminaire est arrivée dans sa vie à l’âge de 30 ans, après un CAP de cuisinier, obtenu à Diekirch. Au séminaire, il est devenu prêtre en suivant un cours spécial pour les vocations tardives. Il n’a pas dû aller à l’université, car au Luxembourg, il n’a jamais fait de grandes études. Jusqu’alors, il avait passé le gros de son temps comme cuisinier chez Caritas à cuisiner pour les plus démunis.

Il a été vicaire et curé à Huncherange au début de sa vie de prêtre, mais c’est auprès des sans-abri qu’il a réalisé sa vocation de mission. Pendant de nombreuses années, Nico Weiler a été l’aumônier des sans-abri au Luxembourg.

En 2002, le goût de la peinture est entré chez lui par hasard, et depuis, il n’a jamais lâché ses peintures et ses pinceaux. Le garage de sa maison garde les traces des heures passées autour des toiles vierges.

Le mois dernier, il a donné la quasi-totalité de sa collection à l’église de Bonnevoie pour une exposition destinée à marquer les 125 ans de la vie communautaire dans cette église. Et si vous voulez une de ses peintures, il suffit de lui demander. « Je n’y tiens pas trop à mes tableaux. »

Cathol – Comment et quand la peinture est-elle entrée dans votre vie ? Quand avez-vous découvert cette veine artistique ?
Nico Weiler – La peinture… ? J’ai acheté cette maison en 2002 et la maison avait tous les murs en blanc et le plafond en bois brun. Je me suis dit « je ne peux pas vivre dans une maison avec les murs blancs ». Alors, j’ai acheté des toiles, j’ai mis quelque chose dessus et c’est comme ça que ça a débuté. J’ai commencé avec les toiles, et après j’ai coloré les murs de la maison. J’aime bien les couleurs, pour mes habits comme pour la maison, et ma maison elle est en mille couleurs.

Cathol – Pourquoi ?
NW – Parce que j’aime bien les couleurs. Je me sens bien dans des couleurs chaudes.

Cathol – Et ça se voit dans vos tableaux.
NW – Pour moi, les couleurs sont un reflet de moi-même.

Cathol – Quand vous peignez, à quoi pensez-vous ?
NW – Au silence…

Cathol – Pensez-vous qu’il existe une relation entre la peinture et la vie spirituelle de chaque personne ?
NW – Bien sûr. La couleur est aussi une représentation pour Dieu, pour ce qui est au-dessus de nous. Moi, je commence toujours par un moment de silence, que ce soit une prière, ou même si je marque un titre, un mot ou plusieurs mots, afin qu’il y ait une base concrète pour commencer à faire quoi que ce soit. Pour moi, tout est spirituel.

Cathol – Êtes-vous un autodidacte ?
NW – Oui…

Cathol – Vos peintures peuvent-elles s’inscrire dans un courant artistique quelconque ? Si vous deviez le classer, comment le classeriez-vous ?
NW – (Rires) Révolutionnaire… Pour pouvoir s’exprimer… moi je suis un peu comme Jésus. On ne peut pas me mettre dans un cadre. Jésus est un homme qu’on ne peut pas mettre dans un cadre. Moi je suis comme Jésus.

Cathol – Libre ?
NW – Ni dans la religion, ni dans la peinture, ni dans la cuisine. Il y a une certaine liberté, une grande liberté pour le monde. Pour moi, ma prière est une ouverture vers le monde qui est en difficulté. C’est ça mon engagement.

Cathol – Comment est née l’idée de l’exposition à l’église de Bonnevoie ?
NW – C’était Laurent (le curé de Bonnevoie) qui m’a fait l’invitation pour signaler les 125 ans de l’église de Bonnevoie.

Cathol – Dans l’exposition, vous avez montré toutes vos peintures ?
NW – J’ai peint presque la moitié des tableaux de l’exposition dans le court laps de temps dont je disposais pour préparer et monter l’exposition, et les restants sont des tableaux que j’avais en réserve ou qui étaient attachés au mur, chez moi.

Cathol – Était-il difficile de se détacher de tant de peintures ?
NW – Non, je ne tiens pas trop à mes tableaux. Il arrive parfois que quelqu’un vienne chez moi et dise qu’il aime vraiment un tableau, alors je lui demande s’il le veut. Et je finis par le lui donner. Si on me le demande, je le leur donne. C’est comme ça que je suis.

Propos recueillis par Domingos Martins

La cuisine et le sacerdoce ont toujours fait bon ménage dans la vie de Nico Weileir, ici dans la cuisine de sa maison à Luxembourg-Ville
Photo DM

Regardez ici les photos des peintures de Nico Weiler dans l’église de Bonnevoie.

Domingos MARTINS
domingos.martins@cathol.lu
 
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