Chemin de croix du Vendredi saint

Le chemin de croix n’est pas la prière la plus facile. Pourquoi évoquer ainsi les souffrances terribles ressenties par le Christ, puisqu’Il a vaincu la mort ? Pourquoi ne pas se réjouir tout de suite ? Dès le début du christianisme les pèlerins de Jérusalem ont parcouru le chemin douloureux du Sauveur, s’arrêtant à certaines étapes significatives, qui sont devenues les quatorze stations : la condamnation à mort, les trois chutes du Christ, sa rencontre avec sa mère ou avec les femmes de Jérusalem, la crucifixion… Après avoir suivi pas à pas la Via Crucis sur place, ils voulurent revivre chez eux la montée de Jésus vers le Golgotha et diffusèrent le chemin de croix dans leurs pays.

Le chemin de croix est une prière simple et évocatrice qui permet de prendre conscience de la profondeur de l’amour du Seigneur pour nous, de prendre le temps de la contemplation de cette mort unique qui donne Vie. Malgré la pluie battante, près de 200 personnes ont suivi le chemin de croix proposé par la pastorale des jeunes en ce Vendredi saint, accompagnés par Monseigneur Hollerich, notre archevêque. Une heure et demie de prière et de témoignage dans les rues de la capitale. Les jeunes qui ont animé la prière de ce vendredi ont rédigé eux-mêmes les courtes méditations de chaque station. Ils ont ouvert leurs coeurs et permis à tous de vivre un moment d’unité exceptionnel.

« Aujourd’hui nous ne sommes plus jamais seuls avec nos croix, témoigne notre archevêque à l’arrivée des pèlerins dans la crypte de la cathédrale. Simon de Cyrène, qui a été réquisitionné pour aider Jésus à porter sa croix, a sans doute ressenti que c’était Jésus qui l’aidait, et non l’inverse. Jésus porte nos croix. Je vous encourage à passer la journée de samedi avec Marie, qui attend elle aussi et sent dans son cœur que va bientôt éclater la grande joie de la résurrection. Ensuite vous pourrez rejoindre l’une des nuits de Pâques organisées dans les paroisses, pour faire l’expérience de cette joie énorme ! ».

Les méditations des jeunes :

Première station : Jésus est condamné à mort
Antoinette : « Considérons la décision admirable de Jésus d’accepter cette injustice, par amour pour la volonté du Père et pour nous. Réalisons que ce n’était pas seulement Pilate qui l’a condamné, mais nous tous ici et tous les pécheurs du monde qui ont demandé sa mort. Exprimons notre douleur profonde en disant : Ô Jésus adorable, puisque nos péchés vous ont amené à la mort, aidez-nous à les détester de tout cœur, pour que notre repentir et notre pénitence nous obtiennent pardon et miséricorde. »

Deuxième station : Jésus est chargé de sa croix
Dylan : „Fier mech Bedéit dat, dass de Jesus aus Léift zu eis Menschen,jiderengem eenzelnen vun eis, eis Sënnen dei mier alldach begoen, fier eis gedrohen huet, domad mier d,chance hun,kënnen Eiweg ze liewen bei him an da härrlegkeet am Himmel un senger säit. Et Bedéit, dass heen den Doud besiegt huet, fier eis Menschen aus purer Léift zu jiderengem, obwuel mier hien eseu verstouss hun. Mir bieden fir all dei Leit dei dem Jesus seng Leift nach net erkennen an hien nach emmer verstoussen. An fir eis alleguer dat mir dei Leift richteg spieren kenne an eist Liewen änneren.“

Troisième station : Jésus tombe pour la première fois
Noah : « Jésus, aide nous à t’aimer malgré nos chutes et rechutes et fortifie notre foi en toi. Nous sommes amenés à tomber car nous sommes humains. Mais apprenons à nous relever comme Jésus. Mais pour cela il faut être proche de son cœur pour y puiser le courage et la force. »

Quatrième station : Jésus rencontre sa Mère
Eva : « Contemplons ce qu’a dû être cette rencontre terrible, sur le chemin de Croix entre Mère et Fils : Jésus et Marie se regardent, échange sacré et silencieux. Peut-il y avoir une douleur plus grande que celle d’une mère qui regarde, impuissante, son propre enfant souffrir ? En cette heure ultime, où il n’y a plus rien à faire, la Vierge Marie croit avec toute sa foi et son espérance que la Parole de Dieu ne faillit pas. Jésus l’a promis : il est la résurrection et la vie et il a vaincu le monde. Dans ses larmes, Marie le sait : Jésus, mon fils marche vers la victoire ! »

Cinquième station : Simon de Cyrène aide Jésus à porter sa croix
Tugdual : „Herr got, helef eis t’kreiz an eisem liewen de droen. An dass mir wei den Simon de Cyrène am alldach eisen nachsten helfen an dech an all wat mir machen ze fannen.“

Septième station : Jésus tombe pour la seconde fois
Pierre : « Jésus tombe pour la deuxième fois sous le poids de nos fautes et pourtant il se relève. Nous aussi nous tombons souvent à cause de nos péchés. Seigneur donnez-nous la force de ne pas succomber à la tentation et de toujours nous relever quand nous nous perdons. »

Huitième station : Jésus console les filles de Jérusalem
Thomas : « Cette station m’offre de nombreuses inspirations comme celle de la profonde compassion et empathie que Jésus a montré envers les femmes qui pleurent pour lui, malgré ses souffrances. Cela me rappelle d’être attentifs aux souffrances des autres et de faire preuve d’empathie , envers son prochain. En méditant, nous pouvons trouver de inspiration et enseignements pour notre propre parcours de foi et de compassion envers les autres. »

Neuvième station : Jésus tombe pour la troisième fois
Beverly : „Jesus fellt Eng dret keier mam kraiz. Dee Kraiz ass ze schweier, et ass net nemmen holz mais och eis Sënn. Du Jesus, du hues alles gedroen, richtung Golgotha, richtung dain Dout an deng Opersteeung. Du hues eis Sënne goedroen fir eis mat daer am himmel ze brengen weels du eis gaeren hues. Dacks denken mear net drun dear merci ze soen. Merci Jesus fir deng Leift, deng Barmhaerzegkeet an dai Gedold mat eis.“

Onzième station : Jésus est cloué sur la croix
Jérémy : « Jésus, à chaque fois que j’entends les cloches de l’église sonner, j’entends les coups de marteau avec lesquels on t’as cloué sur la croix. Plus que la douleur physique c’est nos péchés qui étaient le plus douloureux pour toi. Mais ce n’est pas par les clous, ni par nos péchés que tu étais fixé sur la Croix, mais par amour. Seigneur, toi qui nous a aimé jusqu’au bout, donne nous la force et la confiance de nous donner entièrement à toi et d’aimer notre prochain comme tu nous a aimé. »

Douzième station : Jésus meurt sur la croix
Brandi : « La tâche de Jésus est accomplie. Le Verbe s’est fait chair par amour pour nous et il nous aimé jusqu’à la fin. Il est mort pour nous donner la vie. Jésus toi qui es le Vivant aide-nous à nous servir de toutes nos petites morts quotidiennes pour pouvoir nous aimer les uns les autres comme tu nous a aimé. »

Quatorzième station : Jésus est mis au tombeau
Kendhal : « On pourrait croire que c’est la fin d’une histoire triste ? Non, c’est bien évidemment le début d’un nouveau chapitre pour chacun d’entre nous… Un nouveau chapitre qui nourrit notre espérance, cette espérance que nous avons choisie de mettre en Jésus-Christ : notre Sauveur. « Détruisez ce temple et en trois jours je le relèverai ». « Tout comme Jonas fut trois jours et trois nuits dans le ventre du grand poisson, de même le Fils de l’homme sera trois jours et trois nuits dans le cœur de la terre ». « Le Fils de l’homme sera livré entre les mains des hommes ; ils le feront mourir et trois jours après qu’il aura été mis à mort il ressuscitera » Seigneur Jésus, nous y sommes : aide-nous à veiller avec toi durant ce Triduum Pascal afin d’être prêt à te glorifier le jour de Pâques. Amen. »

Retrouvez ici notre article précédent sur la spiritualité du chemin de croix