Cette année, l’Octave de Notre-Dame prend une résonance par culière. Nous célébrons le jubilé des 400 ans de la Consolatrice des Affligés, vénérée à Luxembourg depuis la procession fondatrice de 1625. À l’époque, dans un monde marqué par les guerres, les épidémies et la faim, des jeunes s’en remirent à Marie, portés par la foi et l’espérance d’un jésuite, le père Jacques Brocquart. Depuis, des généra ons de pèlerins ont déposé auprès d’elle leurs peines et leurs espérances.

Aujourd’hui, les souffrances prennent d’autres formes, mais elles n’en sont pas moins profondes. Le monde traverse des secousses majeures : conflits armés, crises sociales, dérèglement clima que, ex nc on des espèces, dérives financières, fractures économiques et idéologiques. Et ce sont souvent les plus vulnérables – les enfants, les plus démunis et la Terre – qui en supportent le poids.

C’est pourquoi nous invoquons Marie ce e année non seulement comme Consolatrice des Affligés, mais aussi comme Consolatrice de la Terre. Ce n’est pas une nouveauté, mais une évidence. Celle qui console les affligés ne peut pas ne pas entendre aussi le cri de la créa on. Les blessures de l’humanité et celles du monde vivant sont profondément liées.

Consoler, ce n’est pas fuir la douleur. C’est l’habiter avec tendresse. C’est reconnaître la blessure, mais y poser une main douce. Être Consolatrice de la Terre, pour Marie, c’est accueillir le murmure fragile du vivant menacé, veiller sur la beauté du monde, et nous éveiller à notre mission : devenir, à notre tour, des consolateurs – par nos gestes, nos choix, nos engagements – de ce e Terre que Dieu nous a confiée.

L’encyclique Laudato Si’ fête ce e année son dixième anniversaire. Ce texte du pape François est devenu un héritage précieux : il nous est transmis comme un guide et un appel à vivre une écologie intégrale, à transformer nos modes de vie personnels et communautaires, et à entendre ensemble le cri de la Terre et celui des plus vulnérables. Accueillir cet héritage, c’est aussi poser des gestes concrets, simples et profonds, qui nous relient au vivant.

"L’Urgence de la beauté" de notre Terre est aussi le thème de l’exposi on qui se endra pendant toute l’Octave à l’église du Sacré-Cœur, tout près de la Cathédrale. Ce e beauté de notre Maison commune ent au cœur de notre Consolatrice.

En ouverture de ce Jubilé, le pape François, en visite à Luxembourg, a offert une Rose d’or à Marie. En réponse, nous déposons une abeille : pe te créature humble, mais essen elle, messagère de fécondité et d’équilibre. Elle devient le symbole de notre désir de veiller sur le vivant, et d’une douceur qui engage.

C’est dans cet esprit qu’un geste vous est proposé durant l’Octave : goûter un peu de miel, récolté au Luxembourg par des apiculteurs et apicultrices engagés. Ce n’est pas un simple cadeau : c’est une manière de recevoir et d’honorer l’héritage de Laudato Si’. Ce miel, fruit du travail pa ent des abeilles, est une invita on à accueillir une douceur ac ve et responsable.

En le recevant, chacun est invité à un choix intérieur :

Et moi, que puis-je faire ?
Comment puis-je, à mon échelle, consoler la Terre ?
Quelle part de douceur puis-je offrir au monde ?
« Tout est lié. » (Laudato Si’, 92)

Car goûter ce miel, c’est se laisser toucher. Se rappeler que la consola on peut être une forme de force, et que l’engagement peut naître d’un geste simple.

Ce miel peut aussi être partagé : à la maison, en famille, entre amis. Il laisse un goût de responsabilité. Une douceur qui appelle un choix.

« Le cri de la Terre et le cri des pauvres ne peuvent plus a endre. » (Laudato Si’, 49)

Toutes les communautés chré ennes et les paroisses sont invitées à reprendre ce geste du miel dans leur église, durant l’Octave. Qu’il devienne un signe visible d’a en on au vivant, de gra tude pour la créa on et d’engagement en faveur d’une conversion écologique.

Voici une prière qui peut accompagner ce geste :

Marie, Consolatrice des Affligés et de la Terre,
aide-nous à discerner clairement,
à agir avec déterminaion,
pour que nos choix quotidiens, petits et grands,
répondent à la clameur de la Terre et au cri des pauvres,
et ouvrent un chemin de jus ce et de paix.
Amen.