Mgr Schiltz décoré par le Métropolite-Archevêque Athénagoras

En raison du décalage des calendriers liturgiques de l’Église catholique et des Églises orthodoxes, la communauté orthodoxe du Luxembourg a fêté, ce 7 avril dernier, le troisième dimanche du Grand Carême orthodoxe, fête de la vénération de la Sainte Croix et mi-carême. Cette grande fête a été l’occasion de rappeler le soutien apporté par l’Église du Luxembourg dans le fonctionnement de l’Église orthodoxe sur son territoire et de l’honorer par la remise de la médaille de Saint-Michel à Mgr Mathias Schiltz, ancien vicaire général.

La Divine Liturgie (liturgie de l’Eucharistie dans les Églises de rite byzantin) a été célébrée à la cathédrale orthodoxe Saint-Nicolas de Weiler-la-Tour par Son Éminence le Métropolite-Archevêque Athénagoras de Belgique et Exarque des Pays-Bas et du Luxembourg. Les paroisses orthodoxes grecque, serbe, roumaine, bulgare et ukrainienne du Luxembourg étaient représentées, accompagnées par des chœurs byzantins, roumain et serbe. Les hymnes tiennent en effet une place très importante dans la célébration de la liturgie orthodoxe.

Parmi la multitude de fidèles et quelques officiers grecs en grand uniforme, des personnalités de premier plan avaient tenu à être présentes : S. Exc. M. Angelos Ypsilantis, ambassadeur de Grèce au Luxembourg, S. Exc. M. Plamen Bonchev, ambassadeur de Bulgarie, Mme Isabel Wiseler-Lima, députée européenne et questeur du Parlement européen, M. Theocharis Grammatikos, Archonte* Didaskalos tou Genous (au Luxembourg) , Mme Eleni Fotinea, présidente de la communauté grecque de Luxembourg, M. Malin Velinov Messalski, conseiller à l’ambassade de Bulgarie à Bruxelles, M. Andreas Konstantinos Gouras, premier conseiller de l’ambassade de Grèce à Luxembourg, M. Ioannis Dimitrakopoulos, juge de la Cour de justice de l’Union européenne. Mgr Hollerich, archevêque de Luxembourg, était malheureusement retenu par un engagement préalable.

Au cours de la Divine Liturgie, S. Ém. le Métropolite Athénagoras de Belgique a souligné, entre autres, le sens de la vénération de la Sainte et Vivifiante Croix et l’importance du fait que les chrétiens orthodoxes du Luxembourg de diverses langues et traditions participent en commun à la célébration.

Mgr Mathias Schiltz, ami des Églises orthodoxes et ardent artisan de l’œcuménisme

Le Métropolite a souhaité cette année honorer une grande figure de l’Église catholique du Luxembourg, Mgr Mathias Schiltz, ancien vicaire général, en lui remettant, à l’issue de la Divine Liturgie, la médaille de Saint-Michel. Cette distinction, décernée par la Sainte Métropole de Belgique à des personnalités qui ont grandement contribué à la vie et à la reconnaissance de l’Église orthodoxe en Belgique, aux Pays-Bas et au Luxembourg, est un honneur rare. Mgr Schiltz n’en est en effet que le quatrième récipiendaire.

Mgr Schiltz, profondément ému, a évoqué quelques souvenirs de la longue histoire d’amitié qu’il entretient avec l’Église orthodoxe : « Oui, c’est vrai, j’aime les Églises de l’Orthodoxie parce que j’admire la splendeur de la Liturgie, le sens du sacré et du mystère trinitaire, l’attention permanente à l’action du Saint-Esprit et sa structure synodale. Comment ne pas le souligner en ce moment où l’Église catholique s’efforce éperdument de restaurer ou de réinventer la synodalité qu’elle a oubliée, précisément au cours du millénaire marqué par la séparation de la chrétienté d’Orient et d’Occident ».

Née pendant ses années de séminaire, cette amitié de Mgr Schiltz avec l’orthodoxie n’est pas restée au stade du sentiment. Elle s’est matérialisée bien concrètement à plusieurs reprises. Par exemple quand il a eu à cœur d’associer l’Église orthodoxe hellénique aux Conventions que l’archevêché était en train de négocier avec le gouvernement pour l’Église catholique, en 1997. Mais aussi, et surtout, quand il a fallu trouver une église ou un terrain à bâtir pour la communauté grecque de Luxembourg. « La solution est le résultat d’un concours providentiel de deux demandes, se souvient Mgr Schiltz : celle du métropolite et l’insistance d’un curé catholique en retraite, âgé de plus de 90 ans, qui me harcelait pour lui proposer une œuvre à laquelle il pourrait léguer sa maison paternelle, avec ses spacieuses dépendances. » C’est donc à Weiler-la-Tour, sur la propriété léguée par l’abbé Jean-Nicolas Schmit et sa sœur Amélie, qu’a été édifiée la cathédrale Saint-Nicolas.

« Ne nous lassons pas de promouvoir l’œcuménisme en actes, a conclu Mgr Schiltz. Dans la situation historique actuelle le monde, déchiré à feu et à sang, a, plus que jamais, besoin du potentiel de paix qui est le grand trésor du christianisme. Alors, resserrons nos liens, rallions-nous, toutes Églises et dénominations chrétiennes confondues, pour lancer ensemble une campagne mondiale de la paix. »

* Un archonte est un laïc orthodoxe honoré par Sa Sainteté le patriarche œcuménique Bartholomée pour les services exceptionnels qu’il a rendu à l’Église orthodoxe.