C’est un pavé de six centimètres d’épaisseur qu’a publié l’Aide à l’Église en Détresse il y a quelques jours. 1248 pages d’analyse des événements intervenus entre le 1^er janvier 2023 et le 31 décembre 2024. La conclusion est sans détour : « Dans un monde marqué par une instabilité croissante – de la guerre en Ukraine au conflit en Terre Sainte, et face à la montée de l’autoritarisme dans le monde – la liberté religieuse est de plus en plus menacée. » Dans les 62 pays concernés par les persécutions ou les discriminations, la situation s’est aggravée partout, sauf au Kazakhstan et au Sri Lanka. Or ces 62 pays abritent plus de 64% de la population mondiale. Djihadisme, nationalisme religieux, crimes de haine antisémites et anti-musulmans sont en augmentation, entraînant migrations et déplacements forcés.

Dans les pays occidentaux, les actes anti-chrétiens sont en hausse. L’objection de conscience est également mise à mal, qu’il s’agisse de sanctionner ceux qui refusent le service militaire, en Arménie, Azerbaïdjan, Ukraine ou Russie, ou d’accentuer la pression légale pour contraindre des institutions à caractère confessionnel à fournir des services tels que l’avortement et le suicide assisté. La Belgique est citée dans le rapport, mais le Luxembourg ne s’engage-t-il pas dans la même voie en projetant d’inscrire dans la Constitution le droit à l’avortement ?

Le cardinal Parolin, secrétaire d’État du Saint-Siège, est revenu dans son intervention sur la nature de la liberté religieuse : « De par sa nature universelle, le principe de liberté religieuse imprègne tous les aspects des interactions humaines, tant individuelles que collectives. Sur le plan personnel, il protège le sanctuaire intérieur de la conscience, cette boussole donnée par Dieu qui guide les choix éthiques et spirituels. Sur le plan collectif, il favorise l'émergence de communautés dynamiques où des personnes de confessions différentes peuvent vivre ensemble, contribuer à la société et engager un dialogue constructif sans crainte de persécution.(…) La liberté n'est pas seulement un droit, mais aussi un chemin vers la vérité et une communion plus profonde avec Dieu et avec son prochain. »

Les actions de l’Aide à l’Église en Détresse sont nombreuses. En octobre, l’association avait invité un million d’enfants à prier le chapelet pour la Paix. En novembre, elle organise chaque année la Red Week, pour alerter sur la persécution et la souffrance des chrétiens dans le monde. Chacun peut participer :

• illuminer votre église de l’extérieur en rouge ;
• éclairer l’intérieur de l’église en rouge ;
• organiser une veillée ou un moment de prière ;
• commander et accrocher des affiches.