À la découverte du carillon de la basilique d’Echternach
Un mercredi par mois, de 11 heures à midi, Anna Kasprzycka joue sur les cinquante cloches installées en 2008.
C’est devant la basilique, au pied des tours, qu’Anna Kasprzycka nous avait donné rendez-vous. Longue chevelure blonde, jean, veste rose pâle, baskets légères, la jeune femme élancée n’est que sourire, toute à la joie de son concert qui commence dans quelques minutes. Un futur élève est là également, avec sa mère, pour découvrir l’instrument. Un instrument qui se mérite ! L’entrée se fait par l’escalier en pierre de la tour gauche, celui de la maîtrise et de l’orgue. Une fois le visiteur arrivé à l’étage des chanteurs, il faut emprunter une petite porte, presque invisible dans la boiserie, qui donne sur un couloir, qui lui-même mène à la passerelle qui permet d’aller jusqu’à l’autre bout de la nef. À droite, un nouvel escalier, en métal celui-là et enfin un dernier, en colimaçon, pour atteindre le but ultime de l’ascension : un cube vitré qui abrite les deux claviers et le pédalier du carillon ainsi que le banc du carillonneur, qui est ainsi à l’abri des intempéries et peut jouer sans bouchons d’oreille, le son des cloches étant atténué. Une touche de modernité et de confort inattendue, qui s’explique par le fait que l’instrument a été installé en 2008-2009 alors que l’abbé Théophile Walin était curé-doyen.
Nous sommes mercredi, c’est jour de marché et d’affluence. Anna Kasprzycka va donc jouer pour une large audience, avec laquelle pourtant elle n’aura aucun contact. Est-ce que ce n’est pas parfois frustrant ? « Parfois les gens qui m’écoutent sur le parvis applaudissent et je les entends, explique Anna Kasprzycka. D’autre fois ils m’envoient des idées de pièces à jouer, je sais qu’ils sont là. » Ce jour-là, Anna a choisi, entre autres, de rendre hommage aux victimes de l’accident de funiculaire de Lisbonne, en jouant trois pièces célèbres dans la communauté lusophone. Elle a eu la joie de recevoir un email de remerciements de l’ambassade du Portugal : « Nous avons eu l’opportunité d’assister à ce moment musical et avons été profondément émus par la sensibilité et la délicatesse de cet hommage. » Comme le dit Anna : on ne sait jamais qui écoute ! Le plus important pour la carillonneuse est de jouer un programme qui dise quelque chose du moment présent.
Pour s’exprimer, la musicienne dispose de deux claviers et d’un pédalier. Avec ses poings et ses pieds, elle peut ainsi actionner les marteaux qui viennent frapper l’une ou l’autre des cinquante cloches qui composent le seul carillon mécanique du Grand-Duché. De la plus imposante, baptisée Sainte-Trinité, dont les 1900 kilos font résonner un do, à la plus petite, confiée à saint Kunibert et au bienheureux Schetzel, qui ne pèse que 17 kilos et joue un ré, toutes ont été fondues en 2008 par frère Michael Reuter, moine bénédictin de l’abbaye de Maria Laach. « Selon la force avec laquelle je frappe, le son est plus ou moins fort », explique Anna. La mécanique de l’instrument est complexe. Différent de l’orgue, qui est un instrument à vent dont le volume est contrôlé par une pédale, et non par la force de frappe, le carillon se rapprocherait davantage du concept du piano, à ceci près que les cordes sont remplacées par des cloches et qu’il faut jouer avec ses mains et ses pieds.
Toute l’année, un mercredi par mois, de onze heures cinq à midi, Anna joue le carillon. « Dans le passé, les concerts avaient surtout lieu l’été, raconte-t-elle. Mais l’abbé Francis Erasmy, curé et recteur de la basilique, veut que le carillon soit joué pour toute la ville, pas seulement pour les touristes. C’est l’instrument des habitants d’Echternach. C’est pour eux que je joue. »
Alléluia ! Louez Dieu dans son temple saint, louez-le au ciel de sa puissance ;
louez-le pour ses actions éclatantes, louez-le selon sa grandeur !
Louez-le en sonnant du cor, louez-le sur la harpe et la cithare ;
louez-le par les cordes et les flûtes, louez-le par la danse et le tambour !
Louez-le par les cymbales sonores, louez-le par les cymbales triomphantes !
Et que tout être vivant chante louange au Seigneur ! Alléluia !Psaume 150
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