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À Rome, signature de la version actualisée de la Charta Œcumenica

« Les chrétiens sont appelés à lutter contre toute forme de rejet de l’autre », explique le Cardinal Hollerich.

En 2001, la signature de la Charta Œcumenica a marqué une étape essentielle dans la longue histoire de l’œcuménisme chrétien. Rappelons que, dès les premiers temps de la chrétienté, l’unité de l’Église a été considérée comme un trésor à préserver. À Nicée, en 325, c’est pour elle que l’empereur Constantin a convoqué le premier concile œcuménique, qui a permis d’affirmer la nature divine du Christ. Malheureusement toutes les questions n’ont pas trouvé de réponse unanime. En 1054, les Églises orthodoxes et l’Église catholique se sont séparées, l’Église latine affirmant dans le Credo que le Saint-Esprit procède du Père et du Fils et non seulement du Père. Puis, au XVIe siècle, la Réforme a eu pour conséquence la création de plusieurs Églises protestantes.

Au XXe siècle, le dialogue entre les Églises chrétiennes a repris, aboutissant, en 2001, à la signature d’un document commun de la Conférence des Églises européennes (Conference of European Churches - CEC) et du Conseil des Conférences Épiscopales d'Europe (CCEE). La CEC compte parmi ses membres la plupart des Églises orthodoxes, réformées, anglicanes, libres et vieilles catholiques tandis que le CCEE regroupe les Conférences épiscopales catholiques romaines en Europe. Signée par les présidents des deux organisations, la Charta Œcumenica a été adoptée comme « engagement commun au dialogue et à la collaboration ». « Nous voulons, indique le texte de 2001, avec l’Évangile, nous engager pour la dignité de la personne humaine comme image de Dieu, et, comme Églises, contribuer à la réconciliation des peuples et des cultures. »

"Un moment fort du cheminement œcuménique et interreligieux en Europe"

Vingt ans plus tard, la nécessité d’actualiser le texte a entraîné la constitution d’un groupe de travail conjoint CEC-CCEE, groupe de travail auquel a participé le cardinal Jean-Claude Hollerich, archevêque de Luxembourg. Le travail de révision commencé en 2022 a abouti, ce 5 novembre 2025, à la signature officielle par Monseigneur Nikitas, archevêque de Thyateira et de Grande-Bretagne, président de la CEC, et Mgr Gintaras Grušas, archevêque de Vilnius et président du CCEE, de la version actualisée de la Charta Œcumenica. Ensemble, les prélats ont réaffirmé leur engagement renouvelé à continuer de jeter des ponts entre les Églises en Europe.

« C’est un moment fort du cheminement œcuménique et interreligieux en Europe, avec évidemment un impact sur le monde entier : un temps de fraternité autour du Christ, d’engagement pour l’unité, le dialogue et la coopération entre les Églises, mais aussi d’ouverture envers les croyants d’autres religions, nous a expliqué le cardinal Jean-Claude Hollerich depuis Rome. Fidèles à la Charta Œcumenica, les chrétiens sont appelés à lutter contre toute forme de rejet de l’autre. Car le rejet de l’autre est d’office un rejet du TOUT AUTRE, le CHRIST. Aussi sommes-nous appelés à approfondir le dialogue avec les sœurs et les frères d’autres religions, à les rencontrer dans un esprit de respect et de collaboration pour la paix et la justice, particulièrement face aux tensions de notre monde actuel. »

Jeunesse, migration, nouvelles technologies

Le texte révisé (voir ci-dessous la version officielle en anglais) comporte quelques nouveautés, comme un paragraphe sur la jeunesse, qui est « non seulement le futur mais aussi le présent des Églises et de l’œcuménisme. » Une place plus importante est faite à la question des migrations, qui « changent le paysage de l’Europe et des Églises européennes. » Enfin, la question des nouvelles technologies fait son apparition. « Nous affirmons que l’intelligence humaine est un don de Dieu à l’humanité (…). Face au développement rapide des nouvelles technologies, nous soulignons la nécessité de gérer toutes les technologies pour le bien commun. »

En cette année où toutes les Églises chrétiennes célèbrent ensemble le 1700ème anniversaire du Concile de Nicée, cette signature est un symbole fort. Après le coup d’envoi des célébrations, le 20 mai 2025 à Nicée, par des représentants des Églises protestante, grecque orthodoxe et catholique, Léon XIV se rendra en Turquie du 27 au 30 novembre prochain. Le 7 juin, le Pape, dans un discours adressé aux participants au symposium intitulé « Nicée et l'Église du troisième millénaire : vers l'unité catholique-orthodoxe », a insisté sur la foi de Nicée, la synodalité, et la recherche d'une date commune pour Pâques, affirmant que « ce que nous avons en commun est beaucoup plus fort, quantitativement et qualitativement, que ce qui nous divise ».

« Jésus-Christ, Seigneur de l'Église unique, est notre plus grand espoir de réconciliation et de paix. En son nom, nous nous engageons à poursuivre notre chemin commun en Europe. Nous prions pour que Dieu nous guide par la puissance du Saint-Esprit. Que Dieu nous rende parfaits dans toute bonne œuvre et accepte notre concorde en tant que peuple uni dans l'unité du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Amen. »
Préface de la Charta Œcumenica 2025

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