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À la rencontre de Madeleine Delbrêl, « éblouie par Dieu »

Le CFD invite à découvrir les écrits et la spiritualité de cette catholique française reconnue vénérable en 2018.

Femme d’action et mystique, assistante sociale et poète, laïque et entièrement donnée à Jésus, la personnalité de Madeleine Delbrêl (1904-1964) ne peut pas laisser indifférent. Le Centre de Formation Diocésain propose deux demi-journées pour faire connaissance avec sa spiritualité et ses écrits.

Le lundi 9 décembre, le Dr. Annette Schleinzer, théologienne et accompagnatrice de retraites, traductrice de Madeleine Delbrêl en allemand, animera une après-midi spirituelle sur le thème « Se laisser embrasser par Dieu pour trouver le monde ». Le mardi 10 décembre, le Dr Shleinzer accompagnera une étude de textes de Madeleine pour mieux connaître et approfondir sa pensée.

Née en 1904 dans le sud-ouest de la France dans une famille aisée, Madeleine arrive à Paris à l’adolescence et évolue alors dans un milieu intellectuel et athée. L’intelligence est pour elle la valeur centrale de l’existence. Deux événements viennent ébranler ses certitudes : le jeune homme qu’elle aurait pu épouser entre chez les Dominicains et son père devient aveugle. À la même époque, elle rencontrer des étudiants chrétiens.

Elle date elle-même sa conversion au 29 mars 1924 et écrit : Mes camarades étaient fort à l’aise dans tout mon réel ; mais ils amenaient ce que je devais bien appeler « leur réel », et quel réel ! Ils parlaient de tout, mais aussi de Dieu qui paraissait leur être indispensable comme l’air. Ils étaient à l’aise avec tout le monde, mais avec une impertinence qui allait jusqu’à s’en excuser, ils mêlaient à toutes les discussions, aux projets et aux souvenirs, des paroles, des « idées », des mises au point de Jésus-Christ. Le Christ, ils auraient pu avancer une chaise pour lui, il n’aurait pas semblé plus vivant. Oui, ils travaillaient, il leur arrivait des plaisirs et des ennuis comme à tout le monde, tout cela était parfaitement existant pour eux ; mais ils étaient tout autant intéressés par ce qui apparaissait comme le grand changement de situation de leur vie et la réunion avec ce Dieu qu’ils étaient d’avance si contents de voir. À les rencontrer souvent pendant plusieurs mois, je ne pouvais plus honnêtement laisser non pas leur Dieu, mais Dieu dans l’absurde. C’est alors que ma question s’est métamorphosée ; alors aussi que, pour être fidèle à mon anti-idéalisme, je modifiai ce que je pensais être une attitude de détail dans ma vie. Si je voulais être sincère, Dieu, n’étant plus rigoureusement impossible, ne devait pas être traité comme sûrement inexistant. Je choisis ce qui me paraissait le mieux traduire mon changement de perspective : je décidai de prier. Dès la première fois je priai à genoux par crainte, encore, de l'idéalisme. Je l'ai fait ce jour-là et beaucoup d'autres jours et sans chronométrage. Depuis, lisant et réfléchissant, j'ai trouvé Dieu ; mais en priant j'ai cru que Dieu me trouvait et qu'il est la vérité vivante, et qu'on peut l'aimer comme on aime une personne.

En 1926, elle s’engage dans le scoutisme, qu’elle qualifie de « promesse de redressement moral et spirituel sur les générations qui viennent ». Puis, se sentant appelée à se donner entièrement au Christ, tout en restant dans le monde et en vivant une vie communautaire, elle entreprend des études pour devenir assistante sociale. En 1933, elle s’installe avec deux amies dans une maison d’Ivry, une banlieue pauvre de Paris tenue par les communistes. Elle accepte de travailler avec ces derniers « pour des objectifs définis, limités dans le temps, chaque fois où ces objectifs coïncidaient avec les commandements du Seigneur », écrit-elle. Elle est embauchée par la mairie pour s’occuper des services sociaux de 1939 à 1946, date à partir de laquelle elle se consacre à temps plein à l’animation du groupe de femmes engagées avec elle.

Par ses activités, Madeleine Delbrêl a vécu de l’intérieur l’expérience puis la crise des prêtres ouvriers, crise qui a aboutie à leur interdiction par Rome en 1954. Elle a laissé à ce sujet de nombreuses analyses et réflexions, certains documents écrits en collaboration avec Jacques Loew, prêtre docker à Marseille.

Ses dernières années sont consacrées à l’accueil de tous ceux qui passaient la porte de la maison d’Ivry et à l’écriture. Elle est également sollicitée pour des conférences et des témoignages et pour la préparation du concile Vatican II. Elle s’éteint en 1964.

Madeleine a été déclarée vénérable le 26 janvier 2018 par le pape François.


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