L’Annonciation, la grande fête qui célèbre le jour où l’ange Gabriel a annoncé à Marie qu’elle serait la mère du Sauveur, est célébrée en principe juste neuf mois avant Noël, le 25 mars. L’Église nous rappelle ainsi le caractère bien concret de l’Incarnation. Comme n’importe quelle femme, la Sainte Vierge a porté Jésus neuf mois. Comme n’importe quel bébé, Jésus a d’abord passé neuf mois dans le sein de sa Mère. En s’incarnant ainsi dès le début de la vie de l’être humain, le Seigneur confère également une immense dignité à cette période de la vie, entre la conception et la naissance. C’est pourquoi le 25 mars est aussi la date choisie par l’Église pour la Journée européenne de l’enfant à naître.

L’Annonciation tombe souvent pendant le carême et c’est alors l’occasion d’abandonner la couleur liturgique violette pour les ornements blancs de cette fête majeure. Mais cette année le 25 mars était le Lundi saint. Or, du début de la semaine sainte à la fin de l’octave de Pâques (huit jours après Pâques) la vie de l’Église est entièrement consacrée à la commémoration de la Passion et de la Résurrection du Christ. Aucune fête ne peut prendre le pas. L’Annonciation a donc été déplacée à la première date possible : le 8 avril.

Dans le cadre de l’année de la prière demandée par le pape François, profitons-en pour relire la catéchèse qu’il a donnée le 24 mars 2021, sur le thème « prier en communion avec Marie ». Le Saint-Père y rappelle que Marie « occupe une place privilégiée dans la vie et donc également dans la prière du chrétien, parce qu’elle est la Mère de Jésus. Les Églises d’Orient l’ont souvent représentée comme l’Odigitria, celle qui “indique la voie”, c’est-à-dire son Fils Jésus Christ. (…) Jésus a étendu la maternité de Marie à toute l’Église quand il lui a confié le disciple bien-aimé, peu avant de mourir sur la croix. À partir de ce moment-là, nous avons tous été placés sous son manteau, comme on le voit dans certaines fresques ou tableaux médiévaux. »

Parce qu’elle nous donne Jésus son fils, Marie est la mère de Dieu et notre mère ; nous pouvons lui confier tous nos soucis et nos demandes : elle prie pour nous comme elle a prié pour elle-même : « Qu’il me soit fait selon ta parole » (Lc 1, 38). En nous confiant à sa prière nous nous abandonnons avec elle à la volonté de Dieu : « Que ta volonté soit faite ».*

* Catéchisme de l’Église catholique n°2677

L’Ave Maria expliqué

Dans la prière du « Je vous salue, Marie (Réjouis-toi, Marie) », nous reprenons successivement la salutation de l’ange Gabriel (Je vous salue Marie, pleine de grâce, le Seigneur est avec vous), puis celle de la cousine de Marie, Élisabeth, quand la Vierge est venue lui rendre visite (Vous êtes bénie entre toutes les femmes et Jésus, le fruit de vos entrailles, est béni). Nous demandons ensuite l’aide de la Mère du Sauveur (Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous... ) aujourd’hui et à l’heure de notre mort.