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Élire le successeur de Pierre

133 cardinaux électeurs sont réunis dans la chapelle Sixtine. Comprendre le conclave en cours.

Mercredi 7 mai 2025. Après la messe célébrée le matin à la basilique Saint-Pierre, messe Pro eligendo Romano Pontifice, pour l’élection du pontife romain, les 133 cardinaux électeurs se sont réunis dans la chapelle Pauline et sont partis de là en procession vers la chapelle Sixtine, au rythme de la litanie des saints. Puis, après le chant du Veni Creator pour invoquer l’Esprit-Saint, les cardinaux ont lu ensemble à voix haute le long serment prévu par la constitution apostolique Universi dominici gregis, qui fixe les règles régissant l’élection du nouveau pape. Le cardinal Jean-Claude Hollerich, archevêque de Luxembourg, comme tous les autres cardinaux, a prêté ensuite individuellement serment sur l’Évangile : « Moi, Jean-Claude, cardinal Hollerich, je promets, je m'oblige et je jure. Que Dieu m'y aide ainsi que ces saints Évangiles que je touche de ma main ».
Les cardinaux sont désormais isolés pour déterminer lequel d'entre eux sera le successeur de Pierre.

Pour le monde, l’élection du Pape est un événement politique et beaucoup de commentateurs traitent l’actualité sous cet angle. Le conclave n’a pourtant rien de commun avec une élection au sens profane du terme, même si les mots que nous devons utiliser pour en parler sont les mêmes. Comme toujours, la liturgie prévue par l’Église est en elle-même l’explication de ce qu’est le conclave. Quelques précisions.

L’Esprit-Saint est un protagoniste essentiel du conclave. C’est Lui qui parle aux cœurs des cardinaux qui ont la tâche de discerner. Les cardinaux sont les instruments vivants que Dieu utilise pour désigner le nouveau pasteur de l’Église. Saint Jean-Paul II, dans la constitution apostolique Universi dominici gregis, précise la raison du choix de la chapelle Sixtine : « étant donné le caractère sacré de l'acte et donc qu'il doit se dérouler dans un lieu approprié où, d'une part, les actions liturgiques puissent se conjuguer avec les formalités juridiques et où, d'autre part, il soit rendu plus facile aux électeurs de disposer leur esprit à accueillir les motions intérieures de l'Esprit Saint, je décide que l'élection continuera à se dérouler dans la chapelle Sixtine, où tout concourt à entretenir le sentiment de la présence de Dieu, devant qui chacun devra se présenter un jour pour être jugé. » La manière dont l’Esprit-Saint travaille en chacun peut être comprise par ceux qui en ont fait l’expérience spirituelle. Dieu ne dicte pas aux hommes leur décision, mais Il les éclaire, pourvu qu’ils soient ouverts à son action. On est bien loin du schéma politique classique !

Le vote est une liturgie. Quand les cardinaux se réunissent dans la chapelle Sixtine, ils sont en habits de chœur. Ils prient, ils méditent. Contrairement à ce que montre le film Conclave, les cardinaux parlent peu entre eux dans la chapelle Sixtine. Le scrutin est une procédure longue et minutieuse qui ne laisse pas de place aux conversations. La maison Sainte-Marthe, où ils résident, dispose d’espaces dédiés à la prière mais aussi aux échanges, et les repas sont également de bonnes occasions.

Les cardinaux vont élire le successeur de Pierre, et non le successeur de François. Saint Pierre est celui qui a renié, qui a eu conscience de son indignité et qui a pourtant été choisi par le Christ. Comme l’a dit le cardinal Giovanni Battista Re dans son homélie lors de la messe Pro eligendo Romano Pontifice : « Chaque Pape continue d’incarner Pierre et sa mission, et représente ainsi le Christ sur terre ; il est le roc sur lequel l’Église est édifiée. L’élection du nouveau Pape n’est pas une simple succession de personnes, mais c’est toujours l’Apôtre Pierre qui revient. »

La prière de l’Église universelle accompagne les cardinaux. Les catholiques du monde entier, 1,4 milliard de fidèles, prient et portent les cardinaux dans la prière. En cela le conclave est un instrument auquel chacun de nous participe. « Nous sentons que tout le peuple de Dieu est uni à nous, avec sa foi, son amour pour le Pape et son attente confiante, a dit le cardinal Re dans son homélie. Prier, en invoquant l’Esprit Saint, est la seule attitude juste qui convienne, alors que les Cardinaux électeurs se préparent à un acte de la plus haute responsabilité humaine et ecclésiale, et à un choix d’une importance exceptionnelle ; un acte humain pour lequel toute considération personnelle doit être abandonnée, en n’ayant que le Dieu de Jésus-Christ et le bien de l’Église et de l’humanité dans l’esprit et dans le cœur. »

 

Et maintenant ? Chaque matin, les cardinaux célèbreront la messe dans la chapelle Pauline puis procèderont à deux scrutins le matin et deux l’après-midi. Si le premier scrutin de la demi-journée aboutit à l’élection du pape, une fumée blanche sortira de la cheminée installée sur le toit de la chapelle Sixtine, soit vers 10 heures 30 ou vers 17 heures 30. Sinon, une fumée – noire ou blanche – sortira, mais seulement au terme du second scrutin, vers midi ou vers 19 heures.

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